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La société pharmaceutique de Marie s’exporte dans plusieurs pays d’Europe. Comme elle occupe le poste de cheffe de projet, elle pourrait avoir l’occasion de travailler en dehors de la Belgique et donc s’expatrier et obéir aux lois du nouveau pays. Son entreprise lui propose plusieurs pays où travailler  et elle décide, avec son compagnon, d’évaluer les différentes lois de ces pays. Parents d’une petite fille et susceptibles d’avoir d’autres enfants, ils veulent prendre connaissance des lois concernant les congés parentaux.



En prenant la Belgique comme pays de comparaison, ils se concentrent sur la durée du congé parental dans sept autres pays d’Europe.

Tour d’horizon chez nos voisins européens

Marie est originaire de Wavre, elle est salariée dans une entreprise pharmaceutique. A 28 ans, elle vient d’avoir son premier enfant. Avant la naissance de sa petite fille, elle a déjà pu prendre 6 semaines de congé prénatal. Elle peut encore en prendre neuf sous le même régime. Pour ce congé de maternité, sa mutuelle lui paye 80% de son salaire. Après, elle pourra encore prendre quatre mois de congé parental jusqu’au 12 ans de sa fille, mais ne sera payée que 720 euros par mois par l’ONEM. Pierre, le père de l’enfant, a eu droit à 10 jours de congés payés après la naissance. Mais il peut lui aussi décider de prendre jusqu’à quatre mois de congé parental, exactement comme Marie. En Belgique, cette histoire est la même pour tous les parents, mais chacun est libre de prendre ses congés parentaux ou non, et d’en choisir la durée.


Or, si le congé parental est pris, il est prioritairement assumé par le deuxième apporteur de revenu du ménage, le plus souvent la mère, constate l’Union Européenne dans un rapport. Celle-ci est plus représentée sur le marché du travail, moins bien rémunérée aussi et plus sujette à l’emploi à temps partiel.

Vers des congés parentaux de plus en plus égaux ? [INFOGRAPHIES]

L’équilibre entre vie professionnelle et vie privée passe aussi par les congés et leur répartition au sein du couple. Dans tous les pays de l’Union Européenne, le congé parental existe selon différentes modalités. Durée, rémunération, congé de maternité et/ou de paternité… Mais pour l’Union Européenne, l’accent doit être davantage mis sur un meilleur partage des responsabilités familiales avec des congés pour le père se rapprochant davantage de ceux de la mère.
 

En Espagne, chaque parent peut prendre un congé indéfini jusqu’aux trois ans de l’enfant. Cependant, le retour dans l’emploi n’est garanti que pour un an.

Le système autrichien propose une autre formule : il n’y a pas la distinction homme-femme. Un parent qui prend seul son congé a droit à 28 mois, soit 112 semaines. A deux ils peuvent monter jusqu’à 140 semaines. Même système chez les Croates. Si un seul parent exerce son droit de congé parental, ce dernier peut s’étendre à six mois ou 24 semaines. Par contre si les deux parents veulent ce congé, ils ont droit à quatre mois chacun.

En Italie, la mère a droit à huit mois de congé parental alors que le père peut avoir jusqu’à trois mois seulement. Ici la différence entre père et mère est marquée.

Certains pays, comme la France ou la Grèce, suivent le même modèle que la Belgique, avec des durées de congé parfois différentes. Les deux parents ont droit à la même longueur de congé parental. Il n’y a pas de différence de genre.

 

La Suède est la plus avancée dans l’égalité des genres dans la vie professionnelle. Là-bas, les parents ont droit à 64 semaines ensemble. Chacun est obligé de prendre deux mois, mais les douze mois restant sont à se répartir comme ils veulent.




Connaître les durées du congé parental dans ces pays européens, c’est déjà un bon point. Mais il est intéressant aussi de savoir quelle sera la rémunération durant cette absence au travail.

Pour certains pays, le pourcentage de son salaire que le parent percevra est clairement exprimé. En Suède par exemple, la rémunération est de 80% du salaire normalement perçu, mais seulement durant les treize premiers mois. L’Italie applique une rémunération de 30 % du salaire durant les six premiers mois. Les suivants ne sont pas rémunérés.

En ce qui concerne l’Espagne et la Grèce, le congé parental n’est pas rémunéré.

 

Pour les trois pays restant, la Belgique, la France et la Croatie, les pourcentages sont plus approximatifs. Ils ont été calculés par rapport au salaire minimum de chacun de ces trois pays. En Croatie, le salaire minimum est de 433€/mois et le montant mensuel versé est de 348€. Chez nos voisins français, le salaire minimum s’élève à 1480€ et les congés parentaux sont payés par la caisse d’allocation familiale à hauteur de 390,52€ par mois. Chez nous, le salaire minimum d’un belge est de 1532€. Un parent recevra donc 52% de ce salaire avec les 802,52€ versés chaque mois par l’Onem, l’Office national de l’emploi.

 

L’Autriche ne se retrouve pas sur le graphique car il n’y a aucune donnée du salaire minimum dans ce pays. Cependant, un parent est rémunéré de  440 à 1030€/mois en fonction de la longueur de son congé parental. L’Autriche a trouvé un moyen d’encourager les parents à partager équitablement leur congé parental en octroyant une prime de 1000€.

Un congé pour maman et pour papa pas toujours très équitable

Beaucoup de pays proposent, en plus du congé parental, un congé de maternité et de paternité. Souvent établi pour permettre à la mère de se reposer après l’accouchement, on remarque que le congé de maternité est bien plus long que le congé de paternité. Quelques semaines contre quelques jours à peine pour les nouveaux papas. C’est le cas de nombreux pays, notamment la France, l’Italie, l’Espagne ou encore chez nous en Belgique. Et parfois, le père n’a même pas droit à ce congé de paternité, comme en Croatie. L’image de la femme qui reste à la maison pour s’occuper des enfants, alors que l’homme va travailler, est encore bien ancrée dans nos pays.

L’Autriche a prévu le “daddy’s month”, le mois du papa où ce dernier peut rester à la maison les 31 jours après la naissance de son enfant.

La Suède va plus loin. Il n’y a pas de congés de maternité ou de paternité, ceux-ci sont compris dans les seize mois que les parents se partagent, avec un minimum de trois mois pour chaque. Le papa peut donc décider du temps qu’il décide de passer à la maison après la naissance de son enfant.

Vers un durcissement de la législation européenne ?

Fin avril 2017, la Commission Européenne a adressé un rapport au parlement européen. Son idée : proposer une directive améliorant l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée des parents. Tout en préservant les droits existants dans la directive actuelle sur le congé parental, la commission propose de nouveaux droits. Parmi eux, la rémunération obligatoire à hauteur des indemnités de maladie d’un congé parental de minimum quatre mois non transférable entre les parents et le droit à 10 jours de congé de paternité rémunéré. Des droits « minimaux » semblables à ce que l’on connaît aujourd’hui en Belgique. En matière de congé parental, même si nous n’atteignons pas encore l’idéal suédois, notre pays ne semblerait donc pas si mal loti.

16.06.17
Pauline Zecchinon
Margaux Van Meerhaeghe
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